Lettre D’information Juillet 2021

Preuve concrète du rôle du gouvernement congolais dans le nettoyage ethnique des Banyamulenge dans leur patrie.

Depuis avril 2017, une guerre de nettoyage ethnique a lieu dans les hauts plateaux des territoires d’Uvira, Fizi et Mwenga dans le secteur d’Itombwe, dont l’objectif principal est le déracinement total des Banyamulenge dans ces territoires.
Ce qui est horrible et difficile à croire, c’est que le Gouvernement congolais, dont la mission principale est de maintenir l’ordre public et la sécurité au nom de toutes les populations du pays, assiste passivement, depuis plus de quatre ans, à la destruction totale de villages, Le pillage systématique du bétail et les massacres de paysans pacifiques Banyamulenge par les milices Mai-Mai des tribus Fuliru, Bembe, Nyindu et Vira, en coalition avec les rebelles burundais de Red-Tabara, Forebu et FNL. Ces crimes sont perpétrés dans des localités qui sont sous la protection des militaires de l’armée régulière congolaise, sans que ces derniers n’interviennent pour empêcher les assaillants de commettre ces crimes.
Actuellement, 97% des villages Banyamulenge de Minembwe à Rurambo, en passant par Itombwe et Bijombo ont été complètement détruits et rayés de la carte de la République Démocratique du Congo et 95% de leur bétail pillé, ainsi que plusieurs centaines de personnes tuées par les Mai- Les milices Mai et les rebelles burundais de RED-Tabara, FNL et Forebu, en complicité avec les militaires de l’armée régulière.
Ces militaires travaillent sous la tutelle du gouvernement congolais, trompant à la fois la communauté interne et internationale Ils ont faussement dépeint la guerre comme étant un désaccord sur la destruction des champs par les vaches appartenant aux éleveurs de bétail. Autrement dit, pour le gouvernement congolais, les Banyamulenge étant principalement des bergers, sont tués et chassés de la République Démocratique du Congo parce que leurs vaches ont causé la destruction des champs des agriculteurs bantous.
Cette guerre qui menace d’exterminer les Banyamulenge dans les hauts plateaux du Sud-Kivu, est une guerre parrainée par le gouvernement congolais dans le but de déraciner totalement les Banyamulenge sur le sol congolais. Les Maï-Maï et les rebelles burundais de diverses factions ne sont que des agents du gouvernement congolais engagés dans cette mission.
En effet, la complicité des Forces Armées de la République Démocratique du Congo avec les Mai-Mai dans le cadre des attaques contre les villages Banyamulenge, le vol de leur bétail et les meurtres de civils Banyamulenge innocents a été établie par le Rapport Final des Experts de l’ONU du 10 juin 2021. Le rapport précise : « Plusieurs membres des Forces armées de la République démocratique du Congo étaient également de connivence avec les Maï-Maï lorsque ces derniers ont attaqué des villages Banyamulenge et volé leur bétail. Six sources des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, des leaders de la société civile, des leaders locaux Banyamulenge, des personnes proches des leaders Mai-Mai, des chercheurs et des sources de la Monusco ont cité le général Dieudonné Betechi Muhima, commandant de la 12ème Brigade de Réaction Rapide à Minembwe depuis mars 2020, comme étant un élément déterminant du soutien apporté par l’AFDRC aux groupes Maï-Maï. “
Ainsi, il existe des preuves matérielles du rôle du Gouvernement congolais dans ce plan d’épuration ethnique des Banyamulenge dans leur milieu d’origine, à savoir :
1) Le silence du gouvernement face à la destruction totale des villages Banyamulenge ainsi que le pillage systématique de leur bétail ;
2) La participation des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.

1. Le silence du gouvernement face à la destruction totale des villages Banyamulenge ainsi que le pillage systématique de leur bétail.

En effet, depuis 2017, les villages et infrastructures sociales Banyamulenge suivants que nous présentons comme une liste non exhaustive ont été complètement rasés de la carte de la République Démocratique du Congo face au silence total du gouvernement congolais dans les territoires d’Uvira , Fizi et Mwenga dans le secteur d’Itombwe.
I.1. Preuves matérielles du nettoyage ethnique des Banyamulenge dans les territoires d’Uvira, Fizi et Mwenga (secteur d’Itombwe).
I.1.1. Au niveau du Groupement Bijombo sur le territoire d’Uvira.
De 2017 au 29 mai 2021, plus de trente-huit villages Banyamulenge (énumérés ci-dessous) de la chefferie de Bavière, dans le « groupement » Bijombo, ont été totalement rayés de la carte de la République Démocratique du Congo, sans que le gouvernement compte d’eux. Dans ces différentes zones il y avait des militaires de l’armée régulière qui n’ont rien fait pour protéger les victimes contre les attaques des miliciens Maï-Maï et des rebelles burundais. De même, ils n’ont rien fait pour empêcher la destruction de leurs villages, ou le pillage de leur bétail.
Ainsi, les villages Banyamulenge de Masango, Gihuha, Rubibi, Mbundamo, Gashararo I, Gashararo II, Gatoki I, Gatoki II, Bikuba, Chanzovu, Bijombo I, Bijombo II, Bijombo III, Shenge, Kagogo I, Kagogo II, Kagogo III, Kagogo IV, Kwirango, Kwirango I, Kwirango II, Mugeti, Gahuna I, Gahuna II, Kuwinkurankunzi, Kinyoni, Kanono, Gongwa, Gashigo, Murambya, Kuwagahura, Runywero, Maheta, Mukumba I, Mukoni, Kinoni Bikinga, etc., ont été complètement détruits, même si la plupart d’entre eux sont situés non loin des positions des FARDC.
Lors des dernières attaques contre les villages de Murambya le 29 mai 2021 sept personnes ont été tuées, onze autres blessées, et vingt-sept femmes et leurs jeunes enfants enlevés et détenus pendant quelques jours comme esclaves sexuels par les assaillants, qui avaient tué certains des maris de ces femmes. Le rapport des autorités locales de ces villages montre que les miliciens May-Mai et les rebelles burundais ont traversé sans encombre les localités où se trouvent les positions des militaires de l’armée régulière (l’AFDRC) de Gongwa, Nyarwango, Mbundamo et Murambya, avant d’atteindre les villages des victimes. Après les attaques, ils ont traversé les mêmes localités des positions de l’AFDRC avec ces hôtes et plusieurs centaines de vaches pillées, sans que les soldats de l’armée régulière tentent de libérer les hôtes ou de sauver ces vaches des mains des miliciens Maï-Maï et des Burundais. rebelles.
Ces femmes et leurs enfants mineurs ont été libérés après avoir versé aux assaillants une somme d’argent dont le montant ne nous a pas été refusé. Et l’un de ces hôtes a rapporté que Gisiga, le commandant du groupe armé burundais de Red-Tabara, avait informé que la moitié des vaches pillées sont distribuées aux soldats de l’armée régulière et les 50% restants ont été partagés entre les Maï-Maï. miliciens et les rebelles burundais.
I.1.2. Au niveau du secteur de Lulenge dans le territoire de Fizi.
Dans le secteur de Lulenge dans le territoire de Fizi, de mars 2019 à aujourd’hui, ce sont plus de soixante (+60) villages qui ont été totalement détruits par les miliciens Mai-Mai des tribus Bafuliru, Babembe et Banyindu, sous la tutelle des soldats de l’armée régulière – respectivement sous le commandement des colonels Katembo et Kitenge, et du général Muhima Dieudonné. Ainsi, les villages suivants ont été détruits : Kwirumba, Kuwarurimba, Gaseke I, Gaseke II, Monyi I, Monyi II, Rutigita, Karongozi, Gitarama, Masha, Kuwanyamiringa, Kugatoki, Kwa Kajena, Kwa Mutungirwa, Kivumu I, Kivumu II, Kwishikiro, Kumurambi, Ruhemba I, Ruhemba II, Rudabagiza, Biziba/Mujorwa, Biziba/Kanani, Biziba/Kabeba, Biziba/Kiringa, Biziba/Samson, Biziba/Antoine, Biziba/Yasosi, Biziba/Méthodiste, Biziba/Seru I/kundo Gasare II, Mubavugwa II, Kwa Sekiburugu, Mwangaza/Kabingo, Kwa Muganwa, Rubanda, Mpugamo/CEPAC, Mpugamo/Catholic, Methodist I, Musingi/CEPAC, Musingi/Comité, CADEZ, CELZA, Ndwanabayi, Kwibar Sabunezi, Ruge Rugezi/Bavusha, Rugezi/Gahira, Rugezi/Budamu, Timbyangoma/Gishigo, Timbyangoma/Rumanzi, Timbyangoma/Nyamudida, Nyamurombwe, Gakangara/Karani, Gakangara/Rubereti, Bide Kalinga/Marango Kalonge, etc. Tous ces villages ont été détruits alors que c’est à Minembwe que se trouve le QG du commandement des opérations militaires de tous les hauts plateaux de Fizi et Itombwe (Mwenga).
Au cours des différentes attaques qui ont détruit tous ces villages, plusieurs civils banyamulenge ont été tués et plusieurs milliers de leurs vaches pillées par les miliciens Mai-Mai, Bembe, Fuliru et Nyindu, sous la supervision des militaires de l’armée régulière, qui leur ont fourni des munitions et armes.
I.1.3. Le secteur du Tanganyika dans le territoire de Fizi.
Dans ce secteur, de mai à août 2019, les villages Banyamulenge énumérés ci-dessous, ainsi que d’autres, ont été totalement détruits. Les villages sont Mikarati I, Mikarati II, Mikarati III, Kabara I, Kabara II, Kabara III, Kabara IV, Kabara V, Karumyo, Mizinga, Kamombo, Mutanoga, Chakira, Mutenja, Ngoma I, Ngoma II, Gitasha I, Gitasha II , Kanogo, Nyamara, Mutenja, Nyagisozi, Rugaraba, Kangwe, Nyarusanze, Batenda, etc. Ces villages ont été complètement détruits par les rebelles Maï-Maï et burundais non loin des positions militaires des FARDC.
Lors de ces attaques plusieurs milliers de vaches ont été pillées et plusieurs personnes ont été tuées sans que les militaires de l’armée régulière basés dans cette zone n’interviennent pour protéger les victimes et leurs biens.
I.1.4. Les villages Banyanyamulenge détruits dans le secteur d’Itombwe dans le territoire de Mwenga.
Dans la région d’Itombwe du territoire de Mwenga, de mai à octobre 2019, ces quarante trois villages Banyamulenge de cette région ont été totalement détruits par les Mai-Mai Ebuela, Aoci et Bilozebishambuke, en coalition avec les rebelles burundais de Red-Tabara, tandis que il y avait six positions militaires de l’armée régulière dans cette zone qui n’ont rien fait pour protéger les civils contre ces attaques, ou protéger leurs biens contre la destruction et le pillage. Kwiruru, Murambi, Bakura, Makutano, Malanda I, Malanda II, Nkango I, Nkango II, Nkango III, Nyamara, Nazareti, Bijanda I, Bijanda II, BijandaIII, Tulambo, Rushasha I, Rushasha II, Nyagisayo, Marunde I, Marunde II, Marunde III, Kivogerwa, Kuwimbogo, Kuwamakila, Gatenga, Kigazura, Mikenke I, Mikenke II, Kibundi, Gasiro I, Gasiro II, Nyabindi, Nyabihoma, Kurinjanja , Gihanama, Kuwabahanga, Kwiruru, Kusho, Lisansi, Burembo, Rukwiza, Kidasi, Bikuba, Rugabano, ont été complètement détruits, alors que la plupart d’entre eux sont situés à plus ou moins un kilomètre des positions militaires de l’armée régulière. En effet, la figure en annexe ci-dessous nous montre que dans cette région il y avait au moins six positions de l’armée régulière qui étaient basées à Mikenke, Kipupu, Nazarete, Makutano, Kuwamakira et Tabunde. Ces soldats n’ont rien fait pour protéger les victimes ou leurs biens des assaillants.

  • Churches, Health Centres and Training Centres destroyed in the Itombwe Region

 Churches

Churches

HEALTH CENTRES

TRAINING CENTRE

1.

CELPA / Tulambo

E.P.Tubangwa/ Tulambo

Tulambo CS

CF Mother Warrior

2.

CELPA / Kigazura

Institut Mahuno/ Tulambo.

CS from Bakura

 

3.

CELPA / Marunde I

Biblical Institute / Tulambo.

CS from Malanda

 

4.

CELPA / Marunde II

Kigazura

 

 

5.

CELMC / Mikenke II

E.P. Marunde II

 

 

6.

CEPAC / Kihanama

E.P. Malanda

 

 

7.

CELPA / Rushasha I

Nazareth Kukwe Institute

 

 

8.

CEPAC / Kivogerwa

E.P.Nkango

 

 

9.

CELPA / Rushasha II

Institute Tuungane

 

 

10.

CELMC / Kasiro I

Institu Tory

 

 

11.

CELMC / Kasiro II

Institute Makutano

 

 

13.

CELPA / Nyamara

E.P. Bakura

 

 

14.

CEMLC / Ruvumera

E.P. Kashorero

 

 

15.

CADC / Linjanja

Nkango Hope Institute

 

 

16.

CELPA / Bijanda I

 

 

 

17.

CELPA / Bijanda II

 

 

 

18.

CELPA / Nkango I

 

 

 

19.

CELPA / Nkango II

 

 

 

20.

CELPA / Nkango III

 

 

 

21.

CELPA /Intersection

 

 

 

22.

CELPA/Ruhangarika

 

 

 

23.

CELPA / Lisansi

 

 

 

24.

CELMC / Bakura

 

 

 

25.

CELMC / Bikuba

 

 

 

26.

CELPA / Murambi

 

 

 

27.

CFR/Murambi

 

 

 

28.

CELPA/Bakura

 

 

 

29.

 CEPAC/Lisansi

 

 

 

30.

Methodist/Intersection

 

 

 

31

CLMC/Burembo

 

 

 

32

Methodist/Burembo

 

 

 

33.

Committee/Kivogerwa

 

 

 

34.

CLMC/Marunde

 

 

 

35.

CLMC/Kidasi

 

 

 

36.

CELPA/Nyamara

 

 

 

37.

Methodist/Rukwiza

 

 

 

I.1.5. Rurambo, dans la chefferie de Bafuliru dans le territoire d’Uvira
Les villages Banyamulenge de cette zone ont été entièrement incendiés par les rebelles Maï-Maï et burundais durant les mois de mars et avril 2021, et tous les habitants contraints de fuir. Il s’agit notamment des villages de : Kahundwe, Rwikubo, Kageregere, Marungu, Murambi I, Murambi II, Rukuka, Gitembe I, Gitembe II, Nyamarongwe/Bibangwa, Bijige/Bibangwa, Gahusi/Bibangwa, Nyabujeje/Bibangwa.
Au cours de ces attaques, treize personnes ont été tuées dont Mme Sophie Nyandorimana, Ndasimurwa Kazingo, Mutuganyi Kazingo, Bisimwa, Karume Ndasunikwa, Nyiramatereka Anastasie, Munyamahoro Gasarazi, Mudakuka Rusomoka, Kagufi Ndwanyi, Rudahirwa Kabutiege, la propriété constituée, de vaches, de moutons, de chèvres et d’autres produits de première nécessité a été pillé par les assaillants.
Il n’y a eu aucun rapport d’intervention par le personnel de l’armée régulière pour tenter de protéger les victimes et leurs biens pendant ou après ces attaques.
II.2. Quelques cas d’implication de l’armée régulière dans la guerre de nettoyage ethnique des Banyamulenge.
1. Entre mai et octobre 2019, plus de quarante-six villages Banyamulenge du secteur d’Itombwe ont été détruits par les milices May-Mai et les rebelles burundais de Red-Tabara, alors que ces villages étaient encerclés par six positions FARDC qui n’osaient pas d’intervenir pour protéger les victimes des attaques des Maï-Maï, ou pour empêcher les assaillants de détruire les villages et de piller le bétail.
2. Le 03 octobre 2019, les militaires de l’armée régulière de la Position Makutano ont directement attaqué trois civils Banyamulenge en les forçant à abandonner leur troupeau de trois cents (300) bovins aux Maï-Maï qui venaient d’attaquer leur village de Nkango en Itombwe ;
3. Entre mai et juillet 2019, les communications radio des Maï-Maï Bilozebishambuke ont été interceptées par certains éléments des FARDC sur les échanges relatifs aux instructions données aux milices Maï-Maï par le Colonel Katembo, alors Commandant de la 12e Brigade d’Intervention Rapide, concernant la attaques que ces milices Mai-Mai devaient mener contre la région de Minembwe.
4. En octobre 2019, M. Rutiririza Bibogo a été froidement abattu sur le marché de Mikenke par un soldat de l’armée régulière sans que l’auteur de ce meurtre ne soit poursuivi à ce jour.
5. Dès le 18 avril 2020, l’assassinat de M. Adoni et des dames Nyamutarutwa et Nyamwiza a été organisé et supervisé par les militaires de la position Kivumu à la périphérie de Minembwe, où les victimes ont été attirées dans leurs champs de manioc par ces militaires promettant de assurer leur sécurité, alors qu’ils étaient en train de s’approvisionner en nourriture. Alors que les victimes touchaient à la fin de leur travail et que les soldats venaient de se replier sur leur position en leur promettant qu’ils étaient hors de danger, les Maï-Maï ont fait irruption sur eux. Ces dames ont subi des viols inhumains et des mutilations physiques, avant d’être assassinées et leur malheureux compagnon Adoni a été abattu par des soldats de l’armée régulière. Cela a été confirmé par la rescapée de ce carnage, la vieille dame Anna Nyansasirwa qui a passé deux jours entre les mains de ces tueurs, avant d’être libérée avec un message pour donner aux Banyamulenge de quitter le Congo s’ils ne veulent pas être massacrés.
6. Lors de l’attaque du camp de déplacés Mikenke Banyamulenge le 28 mai 2020 par le groupe May-May Ebuila, le porte-parole de l’opération Sukola II Sud-Kivu, le capitaine Kasereka Dieudonné, dans une tentative de brouiller l’opinion nationale et internationale sur l’objectif de cette attaque, allègue dans sa communication sur cette attaque, que les victimes ont été touchées par des balles perdues, comme si ladite attaque ne visait pas ce camp de déplacés Banyamulenge. Sept personnes ont été blessées dans l’attaque, dont la vieille dame Uzie qui est décédée plus tard des suites de ses blessures à l’hôpital général de Bukavu au cours du mois de juin 2020.
7. Le 18 juin 2020, les FARDC de la Position Mikenke ont attaqué le camp de déplacés internes de Mikenke en blessant M. Buhunira fils de Rwandikiye et M. Bukuru fils de Rudahirwa sous prétexte de rechercher Twirwaneho (groupe d’autodéfense civile) éléments qui se seraient infiltrés dans le camp de personnes déplacées.
8. Lors des attentats de Kahwela des 08 et 09 septembre 2020, au cours desquels deux civils, dont le commissaire et Kazayo ont été tués, le message Twitter du Baromètre de la sécurité du Kivu au lendemain de ces attentats a révélé que selon une source au sein des Forces armées de en République démocratique du Congo (AFDRC), et plusieurs sources proches des Maï-Maï, des membres de l’AFDRC avaient remis des munitions aux groupes Maï-Maï deux jours avant l’offensive, près de Mikenge (territoire de Mwenga, Sud-Kivu, RDC).
9. A Bibokoboko, le 10 mars 2021, un militaire de l’AFDRC a abattu deux hommes Banyamulenge qui venaient de rentrer du marché de Lusenda, M. Ruzigamanzi Sadock et M. Bigaraba Zacharie.
10. A Bibokoboko le 07 avril 2021, troiset des civils banyamulenge, à savoir John Ndisabiye, Ntarambirwa et Nzayiramya, ont été froidement assassinés par des éléments de l’AFDRC alors qu’ils revenaient de poursuivre leurs vaches pillées par les Maï-Maï, alors que les mêmes militaires qui les ont assassinés n’étaient pas intervenus pour empêcher le pillage des vaches de leurs victimes ;
11. En date du 09 avril 2021, le village de Kabingo a été attaqué par les milices Mai-Mai de Lulenge et Milimba. Alors que les jeunes civils Banyamulenge tentaient de repousser cette attaque, les militaires des FARDC sont intervenus pour secourir les Maï-Maï, tuant quatre civils parmi les jeunes membres civils d’autodéfense Banyamulenge dont Ndatabaye Mugara, Ruzigama, Nsengiyumva Buhiga et Musafiri Alexandre. Des sources locales fiables indiquent que les corps des victimes ont été brutalement mutilés par des soldats de l’AFDRC, à tel point qu’il était difficile de regarder leurs cadavres.
12. En date du 29 mai 2021, les May-Mai et les rebelles burundais de RED-Tabara ont traversé les terres de Gongwa, Murambya, Mbundamo et Nyarwango contrôlées par les militaires de l’armée régulière pour aller détruire les villages Banyamulenge de Murambya/catholique, Murambya/Kwijimbo, Kanongo, Rushimisha, Muturirwa, Nyakirango et Nyarwango, où ils ont tué sept personnes dont le chef Seruhigiza, Pasteur, Rugeza et quatre autres personnes dont les noms n’ont pas été autrement identifiés, blessant onze personnes et prenant en otage vingt-sept personnes, toutes deux des femmes et des enfants mineurs, dont la dame Nyakibanza et ses cinq enfants (après avoir tué son mari), Munyura et ses deux enfants, Nyaziraje et ses deux enfants, Nyandamira et ses quatre enfants, Neema, Chantal, Ramu, Nyansuhurwa, Maombi et Nyakazungu, et M. Butoto : en tout dix femmes et quatorze enfants.
13. Les tirs ordonnés par le Commandant de la Brigade de Réaction Rapide de Minembwe, le Général Patrick Opia et le Commandant de la Troisième Zone de Défense, le Général Philemon Yav le 30 juin 2021 des civils Banyamulenge pacifiques de Minembwe La Hiérarchie Militaire Congolaise à Mettre An Mettre fin une fois pour toutes à la présence des Banyamulenge dans les hauts plateaux du Sud-Kivu. Lors de ces attaques contre la population civile sans défense, les dames Nyirantabara, Nyiramuhoza Bibiane, Royi Mituzo et Nyirantonesha ont été tuées. M. Bitwenge, un autre jeune Munyamulenge d’une trentaine d’années a été tué par les mêmes militaires de la 12e Brigade au cours de la même soirée. Deux jours plus tôt, les militaires de la même brigade de réaction rapide venaient de tuer M. Nzabisha, là encore en toute impunité. Toutes ces victimes ont été tuées simplement, car ce sont des Banyamulenge qui, selon le point de vue de ces militaires, doivent être effacés du sol congolais.
14. A ces tueries ethniques, il faut citer aussi les attaques à coups de matraque et de bâton ordonnées par la même Brigade contre des femmes assises devant son bureau, protestant contre les arrestations arbitraires et illégales dont sont victimes les jeunes Banyamulenge par les Congolais. armée. Au cours de ces attaques plusieurs femmes ont été grièvement blessées, dont entre autres, Narukundo Namuco (45 ans), Namatungo Resa (75 ans), Nagitamu Elisée (39 ans) Rahaba Nampundu (54 ans), Niyirera Francine (58 ans), Nanzanika Nambonwa ( 42 ans), Namugisha Solange (32 ans), Nankunzi Namahoro (50 ans), Nantore Dibora (60 ans), Nakirindo Jeanne (33 ans), Nanduhura Aimée (39 ans) et Natibura Marciane (73 ans) : tous ont été internés à l’hôpital de Minembwe en raison des blessures graves que ces militaires ont infligées lors de ces attaques.
Il convient de souligner que toutes les attaques des Maï-Maï et de leurs alliés burundais contre les civils banyamulenge sont toujours suivies d’un communiqué de désinformation du porte-parole de l’Opération Sukola II, Sud-Kivu, le capitaine Kasereka Dieudonné, dans le but de détourner l’attention des autorités nationales et l’opinion internationale à la réalité de cette guerre.
Sinon, la guerre que mènent les milices Maï-Maï et les rebelles burundais contre les Banyamulenge est une guerre menée par le gouvernement congolais contre les Banyamulenge, dont le but est de les chasser du sol congolais. Les milices Mai-Mai et les rebelles burundais n’étant que des agents au service de l’Etat congolais, et c’est la raison même de tout le silence de la part du gouvernement congolais face à la communauté d’extermination de cette victime : Mai le Seigneur Dieu vienne à leur secours.
Au vu de tout ce qui précède, les recommandations suivantes sont impératives :
En ce qui concerne le gouvernement congolais
• Reconnaissant que les massacres à grande échelle des membres de la population civile Banyamulenge à travers les hauts plateaux d’uvira, Fizi et Itombwe dans le territoire de Mwenga, la destruction totale de leurs villages dans toutes les zones de leurs maisons et le pillage systématique de leur bétail, constituent des preuves irréfutables que cette guerre vise le déracinement total des Banyamulenge sur le sol congolais.
• Reconnaître que son échec conscient à reconnaître

la présence des rebelles burundais dans cette guerre contre les Banyamulenge manque démontre sa volonté sans équivoque de les utiliser pour déraciner les victimes sur le sol de la RDC.
• Reconnaître que les liens de complicité avérée entre les soldats de l’armée régulière et les milices Mai-Mai et les rebelles burundais de divers faits dans cette guerre contre les Banyamulenge, est une preuve suffisante que tous ces combattants sont des agents au service des Congolais gouvernement dans ce projet d’épuration ethnique des Banyamulenge sur le sol congolais.
• Cesser immédiatement de soutenir tous les groupes armés impliqués dans ce plan macabre et protéger efficacement les Banyamulenge de la pleine réalisation de ce plan ignoble qui est dans sa phase finale, sous la supervision des forces armées congolaises.
• Lancer des opérations de grande envergure contre les rebelles burundais de RED-Tabara, FNL et Forebu et leurs alliés Mai-Mai, auteurs des massacres de civils innocents, de la destruction de villages à grande échelle et du pillage systématique des vaches de les populations civiles banyamulenge, afin de sauver les victimes contre la totalité de ce plan d’épuration ethnique auquel elles sont soumises, sous l’œil complice des FARDC.
• Initier des poursuites contre tous les officiers des FARDC qui ont joué un rôle dans cette tragédie.
• Protéger les victimes de cette tragédie humaine en les restituant dans leurs milieux d’origine respectifs avec des garanties de sécurité effective.
• Envisager le rapatriement des réfugiés de cette guerre qui ont fui vers des pays étrangers dans des conditions de sécurité effective.
• Mettre en place des mécanismes permanents de réconciliation entre les communautés locales des hauts plateaux.
• Mettre en place des mécanismes judiciaires pour réparer les dommages subis par les différentes victimes de cette guerre.
A la communauté internationale
• A noter qu’il y a un nettoyage ethnique à grande échelle des Banyamulenge dans les hauts plateaux du Sud Kivu Provence.
• Notons le rôle sans ambiguïté du gouvernement congolais dans le drame qui menace d’exterminer les Banyamulenge dans leur milieu d’origine.
• Condamner le silence complice du contingent de la Monusco dans cette tragédie qui menace d’exterminer les Banyamulenge dans leur milieu d’origine.
• Envisager, dans la mesure du possible, une intervention internationale pour protéger les victimes de ce plan de nettoyage ethnique, car il y a une juste cause qui requiert cette intervention.
• Envisager la poursuite des auteurs et auteurs matériels des crimes intellectuels commis dans cette guerre sur la base des mécanismes de la Cour Pénale Internationale.
Ainsi, vous aurez protégé efficacement les victimes de cette guerre et vengé la mémoire de ceux qui ont été injustement tués.


Bibliographie


I. Twitter
1. Twitter du Baromètre de sécurité du Kivu du 10 septembre 2020 sur l’attaque de mai-mai des villages Banyamulenge de Kahwela les 8 et 9 septembre 2020.
II. Rapports de l’ONU
1. Le Rapport Final du Groupe d’Experts sur la République Démocratique du Congo du 10 juin 2021, Annexe 107, para. 114.
III. Témoignages
1. Témoignage de Mme Anna Nyansasirwa, rescapée du massacre de Kivumu.
2. Le témoignage d’une des femmes qui avaient été enlevées pendant la Murambya sur une alliance existante entre des miliciens Mai-Mai, des rebelles burundais et des soldats de l’armée régulière sur le partage du butin de guerre pillé sur les Banyamulenge.
IV. Autres
1. Schéma de la zone d’Itombwe/attaques Mai-Mai et positions AFRDC

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